Le piège du “job patch”
Pourquoi changer d’entreprise n’efface pas ton mal-être (et comment en sortir vraiment)
Caroline Mercier
10/27/20257 min read


Tu viens de changer de job. Encore.
Nouvelle équipe, nouvelles missions, peut-être même un meilleur salaire… et pourtant, ce sentiment de vide ou de frustration est toujours là.
Et si le problème n’était pas ton job … mais ta façon de le quitter ?
Si malgré le fait que tu quittes ton entreprise pour des jours meilleurs et que tu retombes inlassablement dans les mêmes schémas, tu es probablement tombé dans le piège du “job patch”.
Le « job patch » c’est cette croyance qui te fait croire que changer d’entreprise, de poste ou de secteur suffira à effacer ton mal-être professionnel.
Comme si un nouveau décor pouvait résoudre un problème qui, en réalité, te suit partout.
Aujourd’hui, je t’explique pourquoi le “job patch” ne fonctionne pas, ce que ça te coûte vraiment, et comment enfin briser le cercle vicieux pour construire une carrière alignée avec qui tu es.
Partie 1 : Le problème illustré avec des exemples
Claire, la “fuyarde” en série
Claire a enchaîné quatre entreprises en sept ans. À chaque fois, elle partait avec la conviction que “la prochaine sera la bonne”.
Pourtant, après quelques mois, la même lassitude revenait. “Je me sentais comme une imposture, même dans des postes où j’étais compétente”, m’a-t-elle confié.
Le déclic ? Réaliser qu’elle fuyait non pas ses employeurs, mais sa peur de ne pas être à la hauteur.
Thomas, le “chasseur de sens”
Thomas, lui, a cru trouver la solution en quittant un grand groupe pour une startup “plus humaine”.
Mais après l’euphorie des premiers mois, il a retrouvé le même sentiment d’inutilité. “Je cherchais un sens à mon travail, mais je ne savais même pas ce que ça voulait dire pour moi”, admet-il.
Pourquoi le “job patch” ne marche pas ?
Parce que notre cerveau adore les solutions simples.
Quand on souffre au travail, il nous pousse à agir vite : “Change d’entreprise, et tout ira mieux !”
Problème : cette réaction active surtout notre système de récompense à court terme (dopamine), sans résoudre la cause profonde du mal-être.
En neurosciences, on parle de biais d’attribution externe : on attribue notre insatisfaction à des facteurs extérieurs (le manager, l’entreprise, les collègues), alors que le vrai problème est souvent interne (désalignement avec nos valeurs, peur de l’échec, manque de sens personnel).
Autre mécanisme en jeu : l’effet de simple exposition. Plus on répète un schéma (changer de job pour fuir), plus il devient automatique, même s’il ne nous apporte pas de satisfaction durable.
Enfin, la dissonance cognitive nous pousse à justifier nos choix (“Cette fois, c’est différent !”) plutôt qu’à remettre en question nos motivations profondes.
Résultat ? On reproduit les mêmes schémas, car on n’a pas pris le temps de comprendre ce qui nous motive vraiment.
Partie 2 : Ce que ça coûte de ne pas prendre le temps de faire le point sur sa situation
1. Un épuisement émotionnel qui s’installe
Chaque changement de job sans réflexion profonde use ton énergie mentale. Ton cerveau, en mode « survie », reste en alerte permanente.
Résultat : Tu te sens vidé, même après une période d’excitation initiale. La motivation s’effrite, et le sentiment d’impuissance grandit.
Pourquoi ? Ton système nerveux interprète ces changements répétés comme des instabilités, ce qui maintient un niveau de stress de fond. Même si tu es celui qui décide de partir, ton corps réagit comme face à une menace.
2. Une carrière qui tourne en rond
Sur le papier, ton CV est 5 étoiles.
Mais en réalité, il raconte une histoire sans fil conducteur :
Les recruteurs perçoivent un manque de clarté (« Cette personne sait-elle vraiment ce qu’elle veut ? »).
Tes compétences ne s’approfondissent pas, car tu recommences sans cesse à zéro.
Pire : Tu risques de te retrouver coincé dans des postes « par défaut », car tu n’as pas construit de projet solide.
Le biais de confirmation te pousse à voir ce que tu veux voir (« Ce job est nul, le prochain sera mieux »), en ignorant les signaux qui se répètent (« Je fuis toujours au bout de 6 mois »).
3. Une vie personnelle en sourdine
Le « job patch » ne s’arrête pas à 18h. Il impacte :
Tes relations : Tu es moins présent, plus irritable, car ton esprit est toujours « en transition ».
Ta santé : Le stress chronique se manifeste par des troubles du sommeil, une fatigue persistante, ou une baisse de motivation pour tes passions.
Ta confiance : À force de fuir, tu doutes de ta capacité à choisir et à t’engager sur le long terme.
4. La comparaison qui empoisonne tout
Plus tu changes, plus tu te compares aux autres :
« Pourquoi untel semble heureux dans son job et pas moi ? »
« Tout le monde a l’air d’avoir une carrière épanouissante, sauf moi. »
Problème : Cette comparaison active un stress social (peur de ne pas être à la hauteur), qui te pousse à prendre des décisions par peur (« Il faut que je trouve vite ! ») plutôt que par alignement avec tes vrais besoins.
5. L’illusion du « recommencement »
Chaque nouveau job te donne l’impression de pouvoir recommence d’une page blanche. Sauf que :
Les mêmes schémas reviennent (manque de reconnaissance, ennui, sentiment d’être « à côté »).
Tu perds en résilience : à force de fuir, tu oublies que tu as les ressources pour affronter et transformer une situation.
En résumé : le « job patch » te coûte…
Ton énergie : Tu es en mode « survie », pas en mode « construction ».
Ta crédibilité : Ton parcours manque de cohérence aux yeux des autres (et parfois aux tiens).
Ta sérénité : Tu ne profites jamais vraiment du présent, tu es toujours en attente du « prochain truc ».
Ta liberté : Tu deviens prisonnier de tes propres mécanismes de fuite.
Partie 3 : Solutions et conseils pour évaluer sa situation et prendre le premier pas vers un meilleur avenir pro
1. Arrête de fuir, commence à écouter
Le premier pas, c’est de reconnaître que ton mal-être n’est pas dû au hasard. Pose-toi ces questions, sans filtre :
« Qu’est-ce que je ressens vraiment quand je pense à mon travail ? » (Épuisement ? Ennui ? Colère ? Vide ?)
« Si je devais décrire ma journée idéale, à quoi ressemblerait-elle ? » (Environnement, missions, relations, rythme…)
« Qu’est-ce que je redoute le plus dans un changement ? » (L’échec ? Le jugement ? L’inconnu ?)
Astuce : Écris tes réponses. Les voir sur papier t’oblige à prendre conscience et à sortir de ton monologue intérieur pour voir ce qui est vraiment. Accepter de voir où le bas blesse est ton premier pas vers un réajustement de carrière épanouie.
2. Identifie tes “fausses solutions” et transforme-les
On a tous des croyances qui nous sabotent. Voici les plus courantes :
« Si je change d’entreprise, tout ira mieux. » → Vraiment ? Ou est-ce que tu reproduis les mêmes schémas ?
« Je n’ai pas le choix, je dois tenir. » → Et si tu avais plus d’options que tu ne le penses ?
« Je ne sais pas ce que je veux, donc je ne peux pas changer. » → Et si c’était justement le signe qu’il est temps d’explorer ?
Exercice : Pour chaque croyance, demande-toi : « Est-ce que c’est une vérité, ou une peur déguisée ? »
Et après ? Une fois que tu as identifié si ta croyance est une vérité (un fait objectif) ou une peur (une interprétation, une projection), passe à l’action :
Si c’est une vérité : « Mon poste actuel ne me permet pas d’évoluer. » → Quelles sont les étapes concrètes pour changer cela ? (Formation, discussion avec ton manager, recherche ciblée…)
Si c’est une peur : « J’ai peur de ne pas être à la hauteur ailleurs. » → Comment peux-tu tester cette peur ? (Ex : discuter avec des pros du secteur, faire un stage d’observation, te former sur un nouveau skill).
L’objectif : Transformer chaque croyance limitante en question ouverte et en plan d’action, même minuscule.
Ce que ça change pour toi :
Tu ne restes plus bloqué·e dans le doute ou la rumination.
Tu passes de « Je ne sais pas » à « Je vais explorer ».
Tu reprends le contrôle, pas en fuyant, mais en agissant avec intention.
3. Expérimente avant de tout quitter
Avant de sauter dans un nouveau job, teste des pistes :
Discute avec des professionnels qui font un métier qui t’attire (via LinkedIn, des événements, ton réseau).
Essaie une mission en freelance, un bénévolat, ou une formation courte pour valider un intérêt.
Note, chaque soir pendant une semaine, un moment où tu t’es senti à ta place et un moment où tu ne l’étais pas.
Une fois que tu as fait le point, vois quel changement tu peux introduire, même petit, pour faire en sorte de te sentir à ta place tous les jours et pas seulement 1 fois par an.
4. Accepte que la réponse ne soit pas un “job parfait”
Spoiler Alert : le job parfait n’existe pas.
Le problème n’est pas le job en lui-même, mais la façon dont tu l’envisages.
Par exemple :
Tu as besoin de plus de sens ? Peut-être que ton poste actuel peut évoluer, ou que tu peux y intégrer des projets qui te motivent.
Tu te sens sous-estimé? Et si tu travaillais ta visibilité et ta confiance en toi avant de partir ?
Tu es épuisé? Peut-être que c’est ton rapport au travail (et non le travail lui-même) qu’il faut revoir.
5. Construit ton projet pas à pas
Un changement durable ne se fait pas du jour au lendemain. Voici une méthode simple :
Clarifie : Qu’est-ce qui est vraiment important pour toi ? (Valeurs, besoins, limites.)
Explore : Quelles options existent ? (Pas seulement les jobs, mais aussi les façons de travailler : télétravail, temps partiel, reconversion progressive…)
Agis : Fais un premier pas, même petit (une formation, un entretien informel, une discussion avec ton manager).
Évalue : Est-ce que cette direction te fait du bien ? Ajuste si besoin.
Rappel : Ce n’est pas parce que tu ne sais pas encore tout que tu ne peux pas commencer.
Conclusion
Le « job patch » est une illusion.
La vraie solution, c’est de t’arrêter pour écouter ce que ton mal-être essaie de te dire.
Ce n’est pas facile. Ça demande du courage, de l’honnêteté, et parfois, de l’aide.
Mais c’est le seul chemin vers une carrière qui te ressemble, qui te nourrit, et qui te permet de te lever le matin avec l’envie d’avancer.
Si tu sens que c’est le moment de faire ce travail, sache que tu n’es pas seul. Beaucoup de personnes passent par là avant de trouver leur voie.
La différence ? Elles ont osé s’arrêter pour réfléchir, plutôt que de continuer à courir comme un poulet sans tête.
Alors quel est le premier pas que tu pourrais faire dès aujourd’hui ?
Tu es prêt à aller plus loin ?
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